Photographie équestre, quel matériel privilégier ?

Les chevaux c’est une discipline un peu à part tout comme la photo animalière ou autre discipline atypique. Cela inclut comme bien d’autres des contraintes qui vont devoir vous demander d’orienter votre pratique en photographie équestre vers un choix de matériel adapté à vos besoins. Cet article se veut assez généraliste sans recommander de marques en particulier. Le catalogue matériel est vaste et les marques nombreuses. Chacun verra donc en fonction de ce qu’il possède ou de ses préférences.

Matériel spécifique ou généraliste ?

Pas besoin d’investir dans des optiques ou un boitier coûteux si vous en êtes au stade de débutant. En effet rien n’est plus inadapté pour quelqu’un qui fait ses premiers pas que d’investir dans des optiques, boitiers ou accessoires dont il n’aura peut-être plus l’utilité le jour où il se rendra compte que sa pratique se dirige en fait majoritairement vers du paysage. Donc pour un débutant : utilisez le matériel à votre disposition et apprenez avant d’investir, à maitriser les règles de compositions, ou encore maitriser le triangle d’exposition..

Ne vous jetez pas sur le matériel et els achats compulsifs car rois quart du temps vous allez au final vous rendre compte qu’une bonne partie va rester… au placard.

Les boitiers

Je ne recommanderais pas de marques ou de boitiers spécifiques. Chacun a ses avantages et sa gamme de prix. L’avantage d’un boitier DX ou APSC sera d’avoir un parc optique moins coûteux mais aussi la présence du coefficient multiplicateur. Le boitier FX ou plein format offrira lui une montée en iso plus importante avec un bruit numérique mieux maitrisé. Cet avantage est intéressant puisque le cheval en mouvement demande une vitesse d’obturation importante dans le cas où vous souhaitez figer le mouvement proprement, et les environnements de shoot sont des lieux assez complexes en terme de luminosité (manège etc). La gestion du bruit peut vite devenir un casse tête. Mais attention le boitier ne fera pas tout.

Les conditions de luminosités étant parfois assez variables voire catastrophique surtout lorsque vous êtes en in-door. Shooter un concours hippique en manège couvert devient rapidement un véritable casse-tête. Le fait de monter à des valeurs isos plus importantes (4000 voire 6400 ou plus) est non négligeable en conservant une qualité d’image satisfaisante et pas trop dégradée.

Certes les évolutions récentes ont démontré que cet avantage est en vue d’être rattrapé par les nouvelles technologies sur les boitiers plein format. Un D500 de chez Nikon aura une montée en iso assez propre même à hautes valeurs.

Concernant les boitiers hybrides comme chez Fuji ou Olympus, Sony je ne m’avancerais pas faute d’avoir eu l’occasion de les prendre en main. A savoir que les viseurs électroniques et les AF liés sont subis des évolutions non négligeables et s’améliorent constamment. Là où ces marques étaient peu recommandées pour des photos sportives il y a peu, elles amorcent une progression qui pourrait changer la donne : moins de latence dans le viseur électronique, AF plus performant, cadence d’images élevées etc.

Parlons optique

Le cheval est un animal imposant d’environ 500kg, de taille au garrot de 1.50 m jusqu’à beaucoup plus. Il va donc falloir être attentif à respecter les volumes de l’animal et éviter les déformations. Pour ce faire et assurer un certain confort je recommande comme beaucoup de confrères de mon domaine d’investir dans un 70-200. Alors en fonction de son usage et de son budget on passera soit sur une solution grand public comme un 70-300. Ce dernier sera parfois plus limité par son ouverture mais sera déjà un bon départ pour un budget mieux maitrisé.

Ensuite il existe des solutions intermédiaires comme les 70-200 F4 constant pour un budget moyen puis l’ultime outil, celui qui ne quitte plus mon boitier le 70-200 à ouverture f2.8 constant. Ce dernier est vraiment un caillou fantastique. Attention tout de même : cet objectif bien que solide, efficace, avec un af diabolique et un piqué assez exceptionnel  possède un défaut majeur : son poids. Après une après-midi de shoot je vous assure que votre dos le sent passer.

Pour ce qui est des focales fixes il y a plusieurs possibilités suivant les marques : du 85 f1.8 ou 1.4, les 105 mm ou le 135 voire les 300mm 2.8etc. Ces optiques sont juste splendides. Le problème va être que vous n’aurez pour zoom que vos pieds. Le cheval étant un animal très dynamique les choses seront plus complexes.

Mais justement cela n’empêche absolument pas le fait que la production d’images en conditions maitrisées (cheval tenu en longe, monté etc.) sera plus que réalisable et surtout pour un résultat splendide grâce à une profondeur de champs très courte. Par contre dans un cadre dynamique (liberté par exemple) ce sera plus compliqué de composer. L’expérience passant vous serez donc plus à même de pouvoir gérer cette problématique.

Le dos, les courroies

Il est une chose qui est primordiale c’est la santé de son dos mais pas que. La photographie équestre c’est aussi un milieu dangereux pour le matériel. Les risques de chocs sont importants. Pour ce faire il existe des courroies. Je ne parle pas des courroies livrées avec l’appareil qui sont juste bonne pour la ballade du dimanche en famille ou le repas avec tonton et tata. Je parle de courroies néoprène et autre : Carry-Speed, Blackrapid ou encore Optech USA.

Des courroies qui sécuriseront votre boitier et économiseront votre dos surtout quand vous vous baladez une journée avec un boitier grippé et une optique de 1kg. Le poids sera mieux réparti sur vos épaules et votre coûteux matériel sera mieux attaché.

Filtres et autres accessoires

Les filtres en dehors du filtre de protection de mes optiques je n’en utilise pas. J’avoue n’en avoir jamais eu le besoin durant mes séances. Le filtre de protection par contre, malgré les avis partagés sur le sujet par la communauté photographique, je le conseille plus que mesure. Un 70-200 2.8 à plus de 2000 euros qui tombe au sol ou un choc violent contre la lentille frontale et ce sont vos économies qui s ‘envolent. Attention le filtre UV ne va pas forcément sauver votre matos mais il peut y contribuer.

Mon sac photo

A l’heure où je reprends cet article, je travaille avec un sac assez maitrisé : je suis passé à l’hybride avec un Z6II accompagné d’un 70-200 2.8 S, mon bon vieux 24-70 nikon avec sa bague d’adaptation FTZ et un 105 1.4 de chez Sigma. La bague ? aucun problème à signaler. Et cette configuration est parfaite pour moi. Je couvre mes besoins en photo équine comme canine, voire même en portrait à l’occasion.

Pour ma corroie je suis devenu un adepte de Peak Design. Certes ce n’est pas du donné mais le confort et la praticité n’ont pas de prix. J’ai fui les harnais de compétition (trop encombrant), les courroies en cuir pour une solution confortable. Essayez là je vous assure que vous ne pourrez plus vous en passer.

Pour conclure : équipez vous progressivement.

N’allez pas trop vite dans vos dépenses surtout si vous êtes passionnés. Regardez du coté du marché de l’occasion chez MPB si vous n’êtes pas très fortuné. Parfois pour le prix d’un boitier d’entrée de gamme neuf on s’offre du matériel plus évolué, plus solide, plus endurant. Pareil pour els optiques. Arrêtez de chercher la dernière technologie à la mode et privilégiez du matériel qui dure. Et n’oubliez jamais : le matériel ne fera JAMAIS de vous un meilleur photographe. La seule chose importante c’est : pratiquer, s’instruire, essayer, lire, tester et remettre 100 fois sont travail sur le métier.

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