On peut lire régulièrement des appels à un photographe amateur bien que je préfère le terme passionné, pour réaliser des prestations commerciales en lieu et place d’un photographe professionnel. J’entends par commerciale des commandes précises de la part de personnes que je nommerais client. En effet quand on souhaite quelque chose de précis, avec un cahier des charges ou des attentes on n’est plus dans le mode collaboratif, on est dans la commande. Je vais donc donner mon opinion quant au fait de pourquoi ne faut-il pas succomber à la facilité de faire appel à des photographes amateurs mais au contraire appeler un photographe professionnel.
L’amateur n’a pas de numéro de Siret, le photographe professionnel oui
La différence exacte qui existe entre photographe professionnel et photographe amateur c’est… le numéro de Siret. Et oui on pourrait très bien s’imaginer la compétences, le portfolio, le diplôme mais non. La seule véritable différence radicale c’est le Siret. En France créer une entreprise et proposer des prestations tarifées demande une immatriculation au registre des métiers et une immatriculation en tant qu’entreprise.
Nous parlons ici des photographes qui vont réaliser de la photo sociale, donc forcément artisan. Le cas du photographe auteur est tout autre. Donc sans Siret il est impossible de proposer des prestations tarifées ; Si un photographe amateur le fait c’est contre un pourboire, un défraiement de ses frais kilométriques. Et encore tout ce ceci ne devra rester que vraiment très très occasionnel. Donc déjà prestation = professionnel déclaré.
Le photographe amateur n’est pas assuré, le photographe professionnel oui
Le photographe amateur ne sera pas forcément assuré ou tout du moins pas dans le cadre d’une prestation comme on l’a vu plus haut : pro = prestation = Siret. On a donc une obligation d’avoir une assurance professionnelle (Responsabilité Civile Professionnelle), voire dans certains cas juste un conseil bieeeeeeeen insistant d’en avoir une suivant le statut que l’on a. Une assurance professionnelle c’est se protéger en cas de problème, accident etc, sur le lieu ou lors d’une prestation. Sans assurance attention les dégâts. Donc faire appel à un photographe amateur c’est un risque pour les deux partis. Un risque qui peut se révéler très très coûteux en terme de conséquences.
Le photographe professionnel délivre un devis et une facture
La différence avec le photographe professionnel c’est aussi et avant tout, un devis et une facture. Je ne vais pas vous rappeler à quoi servent ces deux documents. Mais le devis entre autre valide la prestation et son organisation, son déroulement et son issue, ainsi que la somme finale due par le client.
La facture sert à justifier que la prestation s’est déroulée, que le prix final a été réglé et par quel moyen. C’est une assurance non négligeable pour les deux partis. Dans le cadre d’une prestation de professionnel à professionnel c’est s’assurer pour le client de pouvoir inclure ces frais dans sa comptabilité, le photographe lui peut justifier de la rentrée des fonds.
Le photographe professionnel c’est une prestation définie avec un résultat obligatoire
Quand on fait appel à un photographe professionnel c’est s’assurer que la prestation se déroule bien : ponctualité, respect des horaires, prestation, livraison conforme. Un photographe amateur peut très bien ne pas décider à venir ou ne pas vous livrer. Les possibilités de vous retourner sont alors inexistantes. Le photographe professionnel lui a des obligations : rappelez-vous le devis sans oublier les possibilités pour le client de se retourner juridiquement contre le professionnel. Avec un photographe amateur le client n’aura plus que ses yeux pour pleurer surtout si il a réglé en amont de la prestation.
A propos de la compétence et de la qualité du travail fourni par le photographe
Joker ! La qualité d’artisan donc chef d’entreprise déclaré auprès de sa chambre des métiers en tant que photographe professionnel ( je passerais sur le statut d’artiste auteur) ne délivre pas pour autant une capacité à être un bon photographe. Comme rappelé la différence est juste le numéro de Siret. Des photographes passionnés sont parfois aussi bons voire bien meilleurs que des pros. Donc argumentation fausse bien que parfois facilement opposable.
Mais là ce n’est pas la qualité du statut qu’on va opposer mais bien les compétences. Sachez qu’un professionnel qui fait de la m…. ne durera pas longtemps sauf à moins d’être un excellent commercial. Et ça malheureusement…. A chaque client de veiller alors de choisir un professionnel avec un portfolio de qualité et ne pas succomber d’abord à l’attrait des tarifs. Un tarif bas ce n’est pas toujours un gage de qualité…. Les compétences du photographe correspondent pas forcément au budget du client….
Le photographe amateur coûte moins cher que le photographe professionnel
Oui c’est certain, rappelons quand même qu’à partir du moment où vous rémunérez un photographe amateur ça s’apparente à du travail dissimulé… Ensuite la différence tarifaire si on doit appeler ça comme ça est dû à l’absence totale de charges sociales et de fonctionnement pour le photographe amateur.
D’où le sentiment de concurrence déloyale quand on voit fleurir des annonces sur les réseaux sociaux, ou des reventes de clichés sauvages sur les terrains de de concours par la team poney. Je passerais sur les « mais le matériel ça coûte cher » avancés par les amateurs : piquer le travail d’un pro en faisant du black : NON on n’est pas là pour financer votre passion ! D’autres sports et loisirs existent, sont coûteux aussi et pourtant financés par les deniers des utilisateurs et passionnés. Donc l’argument ne tient pas.
Pour les client professionnels engager un photographe amateur parce qu’on a pas le budget
Alors pour ce cas de figure je le dis directement : l’absence de budget communication de la part d’une enseigne commerciale, d’un professionnel en activité ou qui s’installe c’est un très très mauvais argument. Quand on se lance dans la création d’entreprise on étudie ses besoins, l’investissement de départ. Se lancer sans chiffrer le budget communication c’est vraiment une CONNERIE.
Vous voulez vendre des produits mais vous n’avez pas les moyens de payer un professionnel pour faire vos visuels ? Soit vous comptez sur vous-même soit vous intégrez cette dépense dans votre prévisionnel. De cette façon lorsque vous vous installez votre trésorerie inclut le budget communication et de ce fait le photographe. Vous pourrez donc débuter le lancement de votre activité avec des visuels de qualité.
Faire appel à un photographe amateur démontre à quel point vous avez peu d’estime pour le travail fourni. Si je vous demande de me donner vos produits gratuitement et en échange je vous frais de la pub vous accepteriez ? Non pas vraiment : vos produits vous ont coûté du temps et de l’argent à fabriquer, innover, comprennent des coûts de production, de la tva, des charges. Si je demande à mon maçon de construire ma maison gratos et qu’en échange je lui fais de la pub vous pensez qu’il acceptera ?
De plus le photographe amateur qui accepte est souvent soit une connaissance, un proche qui veut vous rendre service et ça se comprend. Très rarement le proche aura une compétence de photographe vraiment excellente mais le cas reste rare dans la masse. Le reste du temps c’est quelqu’un qui veut se faire la main ou s’imagine pouvoir faire un billet voir de la « pub ». Question qualité, cahier des charges, délais de livraisons, colorimétrie et j’en passe (bref tout ce qui justifie l’appel à un photographe professionnel) on sera à dix mille lieux du résultat qualitatif correspondant. Quand on souhaite vendre des produits il faut s’assurer de les présenter de la bonne façon.
Pour terminer ce grand combat entre photographe amateur et photographe professionnel
Qui que vous soyez et qui lisez ces lignes : l’intérêt de cet article n’est pas de faire une attaque gratuite mais bien de remettre les choses telles qu’elles doivent l’être. La liste est en plus non exhaustive et pourrait bien s’enrichir au fil du temps. Vous êtes photographe amateur : déclarez-vous si vous souhaitez aller plus loin, prenez le temps de réfléchir avant et d’étudier cette installation. Ne faites pas de prestations au black. Quand les organismes de contrôle vous tomberont dessus (et je vous assure qu’ils existent (certains photographes amateurs ont eu de mauvaises surprises) vous allez regretter. Si c’est une passion assumez là ! Vous travaillez vous financez.
Si vous êtes un client professionnel par pitié arrêtez de chercher la petite économie : un professionnel sera plus coûteux mais au moins vous aurez des visuels de qualité (surtout si vous prenez le temps de regarder les portfolios avant de regarder le prix de la prestation) pour développer votre activité commerciale et professionnelle. Quant aux particuliers même combat : un professionnel vous assurera une prestation complète et finalisée, sans mauvaises surprises.
Une fois encore rappelons que le choix d’un photographe se base sur la qualité de son portfolio. Il faut choisir un photographe qui vous plait. Compétent de par la qualité professionnelle de ses clichés : techniques, mise en valeur etc, mais aussi une vision artistique qui vous corresponde. Certes le tarif est un sujet de fâcherie. Mais quand on craque pour un artiste ne vaut il mieux pas revoir ses ambitions à la baisse et avoir un peu moins de photos ou durée que de se rabattre sur un photographe avec un budget plus doux mais qui ne vous correspondra pas ?
Le prix c’est une chose. Sachez juste que le prix correspond aux compétences du photographe pas au budget du client.
Parfois il vaut mieux attendre et épargner, que d’avoir tout de suite quelque chose qui comblera votre besoin immédiat sans pour autant vous satisfaire sur le long terme.