Un projet trait poitevin qui avance, un cinéma…

Le projet « Force Tranquille » poursuit son petit bonhomme de chemin au travers des chapitres toujours plus atypiques les uns les autres. Le Covid aura freiné mais pas entamé ma détermination. Bien entendu désormais on ajoute à son arsenal les mesures de distanciation afin de respecter les règles de protection. Mais le projet se devait d’avancer. Parce qu’il a besoin d’atteindre son but, besoin de faire parler du trait Poitevin.

La chute des naissances ne sera pas endiguée certes juste grâce au projet mais si on peut apporter un éclairage sur ces éleveurs passionnés, cette race fantastique qui doit perdurer. Le projet photographique « Force Tranquille » tire sa force de cette passion : photographe, éleveurs, passionnés, cavaliers, propriétaires, grand public. Ce projet est une entité vivante et humaine, une entité équine. Un pégase.

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Crédit photo : Angélique Grip – Projet « Force Tranquille »

Le cheval, le cinéma

Un jour en discutant avec André Crouzilles, chef d’entreprise charentais et aussi un passionné de patrimoine et de culture il me dit : « J’ai pensé au cinéma. Le cheval nous transporte, et si il nous transportait au cinéma, au spectacle ? » Ni une ni deux mon cœur a fait un bond. Ni une ni deux il m’annonce en avoir parlé avec Aurélie Delage, directrice du Mégarama et, que l’idée lui semble fabuleuse et possible. Un échange, une rencontre et la reconnaissance du lieu est faite. Promesse est faite d’organiser une séance dans ce lieu juste fabuleux. Juste un écueil : la capacité de support du plancher du cinéma.

Bonjour le bureau d’étude, on voudrait faire entrer un cheval dans le cinéma

La question semble incongrue, folle au possible mais pourtant la conversation n’est pas surréaliste. Elle s’est déroulée. Lorsqu’Aurélie appelle le bureau d’étude qui a conçu les lieux pour valider les contraintes de poids on s’imagine le blanc qui s’est ensuivit dans le bureau… L’échange entre les collaborateurs : « Oui ils ont parlé de faire entrer un cheval de 800kg dans leur cinéma ! » Validation obtenue la charge au m² d’une tonne est prévue sur ce type de plancher. Le poids du cheval ne saurait donc à priori poser problème. Cela n’aura pas évité la montée de stress jusqu’au jour J.

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Crédit photo : Angélique Grip – Projet « Force Tranquille »

Une journée un peu précipitée pour une séance ensoleillée

Au vu de l’actualité sanitaire et de la baisse catastrophique de la fréquentation du cinéma engendrée par cette crise, la météo fabuleuse, la disponibilité de mes éleveurs j’ai voulu précipiter les choses pour être en mesure de réaliser cette séance, communiquer et surtout valider ce 5 ème chapitre. 4 années que ce projet est né et évolue et il fallait vraiment s’attaquer à avancer.

Le temps splendide était idéal pour un endroit de ce type : moquettée, une fenêtre d’accès limitée avec l’accueil du public dans la salle l’après-midi même, la remise en condition des lieux avec le nettoyage… Il fallait vraiment profiter du temps sec pour des raisons de logique : le cheval est un animal vivant, il faut penser poils, crins, crottins, poussières. Quand il pleut ce n’aurait pas été idéal.

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Crédit photo : Angélique Grip – Projet « Force Tranquille »

Une team de choc, trois traits poitevins, un photographe en stress

Voilà réuni une équipe de choc ! J’avais prévu un voire deux chevaux, trois se sont présentés. Everest des Métairies, Sanson des Métairies et Carambar du Bât Poitou. Accompagnés de mon équipe habituelle, menée par Laura Kendall du Domaines des Limousines. Pierre Antoine Bernard et son fidèle Carambar, Sébastien Marciquet et sa fille Mélody accompagnés de la famille. Une équipe incroyable, discrète, adorable, d’une gentillesse sans pareille.

Je remercie Laura qui reste une fois de plus le moteur motivant pour ces folies. Voilà donc réuni nos compères un samedi matin ensoleillé sur le parking du cinéma. Des visiteurs inhabituels dans ces lieux. Un photographe en stress au vu du plancher. J’avoue on imagine toutes sortes de scénarios catastrophe. Créer un projet oui mais avec la volonté de laisser l’endroit aussi nickel qu’à l’arrivée.

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Crédit photo : Angélique Grip – Projet « Force Tranquille »

Une entrée en délicatesse, pour un studio équin immense et totalement hors norme

Avec la projection d’un visuel réalisé pour l’occasion c’est l’entrée dans une dimension nouvelle. Je commence à être dans cet état second. Celui où j’occulte tout le reste, tout se bouscule. J’en oublie de réfléchir, de me poser. Un exercice difficile. Normal c’est ma première grosse série et j’ai choisi une taille XXL en terme de folie créative, des lieux tout sauf simple. Je le sais déjà mais je prends conscience que oui le défi technique va être immense ici. Les difficultés de placement de mes flashs me démontrent que je vais devoir encore une fois m’adapter. Mais comme d’habitude je sais aussi que tout ce que j’ai prévu ne se passera pas comme souhaité.

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Crédit photo : Angélique Grip – Projet « Force Tranquille »

Allez c’est parti ! Silence sur le plateau on shoote !

Les pieds du flash ne tiennent pas dans les escaliers (oupsssss) ni entre les sièges (arf…) alors on se met en mode système D. L’éclairage sera encore plus difficile, le couloir où évolue les chevaux est étroit (oui ce n’est pas fait pour ça à la base !), il faut faire attention au sol, aux sièges. Je place tant bien que mal mes lumières mais ça limite drastiquement l’éclairement des sujets. Pas grave je ne peux plus reculer il faut trouver une solution et vite. Attention à ne pas déplacer les flashes trop vite pour ne pas faire peur, ni trop près des loulous pour que ça ne finisse pas en accident. Ni trop dans le champ pour gêner mon cadrage.

Bon je veux une scène propre et avec assez de profondeur mais il me faut monter en iso de façon prononcée pour faire entrer de la lumière. Les flashs souffrent, la taille du modeleur d’habitude confortable se trouvent ridicule dans cette salle immense. Hors de question de shooter en lumière naturelle ou de laisser l’ambiance existante impacter mon travail. Les chevaux bougent, reculent, s’énervent. Mes éleveurs sont au top.

La sueur dégouline sur mon front et je cherche me cadrages, il faut être très mobile, très vite car ça bouge tout le temps. Impossible de prévoir. Ici pas de place pour le « on la refait ». Le plancher grince, ça résonne fort, très fort sous les pieds des chevaux, tout comme la peur de l’accident résonne dans ma tête. Je stresse car j’ai peur de l’accident, de faire des dégâts. Quand un cheval de 800 kg décide de se mettre en rogne ça dépote sévère.

Il fait donc travailler très très vite, pas le temps pour réfléchir. Passé Carambar qui sert de repère et débute en premier, Sanson et Everest je ne peux les garder plus longtemps. Ils sont moins patients et moins habitués à ce genre d’exercice, c’est aussi une première pour eux et ils sont déjà fantastiques. On refait rentrer Carambar, devenu une star habituée à mes folies. Il se prend au jeu. Mais l’heure tourne, je sature car ça se bouscule de trop dans ma tête je n’arrive plus à réfléchir. Allez on va arrêter j’ai des jolies choses du moins j’espère.

On bascule dans le hall d’accueil pour quelques folies supplémentaires. Photo souvenir devant les caisses. Photo fun avec le paquet de pop-corn. Sanson s’approche… Fourre son nez dans le popcorn… Surprend Aurélie qui ne s’y attendait pas ! Miam c’est bon ! Un Poitevin immense de 800 kg qui mange du popcorn ça vaut le détour…

Petite évolution dans les couloirs, quelques photos. «J’entends derrière moi « mais c’est l’affiche de Poly ». Je n’avais pas vu, je regarde l’affiche du film en question : bingo on tient notre photo. Sanson et Sébastien qui regardent l’affiche de Poly le poney, le film de Nicolas Vanier. On clos la séance. Je suis à bout et je ne veux pas abuser de la gentillesse des chevaux.

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Crédit photo : Angélique Grip – Projet « Force Tranquille »

Clap de fin, des mercis, un bon gros nettoyage, un itw rapide

La séance est close, il est temps de remercier vingt fois, cinquante fois toutes les personnes présentes. Pour leur aide, pour leur présence, pour avoir été là, juste pour en parler. C’est un projet équin, photographique mais aussi et surtout humain. Passionner, faire rêver, emporter les gens sont aussi mes crédos au travers de ce projet fou. Un coup de main pour passer l’aspirateur (dieu que c’est immense à nettoyer), on finit par une interview rapide pour enrichir les séquences vidéos de mes deux vidéastes recrutés au pied levé.

Euh aussi sont des fous : ils m’ont suivi. Annonce passé une semaine avant et pourtant présent. Sans bruit, sans s’imposer ils ont filmés les backstage, la séance. J’ai encore la tête à dix mille pieds il me faudra la journée pour retrouver la terre ferme. Encore un chapitre, oui mais sûrement la plus grosse folie que j’ai réalisé. Allez direction la maison pour le derush des images. Et on se donne rendez-vous pour une prochaine folie équestre…

Réalisé par Lex Prod
Backstage par Olivier Germain,, photographe et vidéaste – Reflex Haut

Merci

Cinescop Mégarama et Aurélie Delage sa directrice pour avoir accepté et cru en cette folie artistique

André Crouzilles, animateur du groupe La Charente d’hier et d’Aujourd’hui, mais aussi Chef d’entreprises à SAS Crouzilles

Lex Prod et …. Pour avoir accepté quasi au pied levé de me suivre pour filmer mes péripéties

Angélique Grip qui me suit depuis quasi le début dans la photographie de mes coulisses

Jenny Massicot, qui encore une fois a répondu présent après notre première collab’ au château royal de Cognac avec Braco

Pierre Antoine Bernard, éleveur et utilisateur de trait Poitevin

Sébastien Marciquet Et Melody Marciquet, éleveurs et utilisateurs de trait Poitevin ainsi que toute la famille

Laure Kendall du Domaine des Limousines pour son soutien et ses encouragement sans faille, elle aussi utilisatrice et éleveuse de Traits Poitevins. Je lui dédié d’ailleurs cette série photographique en hommage à Baltazar des Picanais, son fidèle Trait Poitevin qui nous a quitté l’hiver dernier.

L’association des races mulassières qui chaque jour œuvre pour la survie et la promotion de la race du Cheval de Trait Poitevin.

Et je ne peux terminer que sur les remerciements à Céline Andrieux, ma chérie qui me supporte, m’accompagne sans relâche sur mes projets. Projets chronophage mais qui ne seraient rien sans ses encouragement, soutien, idées, suggestions, conseils et quelques remarques bien senties pour me remettre dans le bon chemin. Elle est importante dans ce projet même si dans l’ombre. C’est aussi grâce à elle que je garde la force et la motivation pour aboutir.

Ma fille Loanne, qui est aussi passionnée que papa de chevaux depuis ses 2 ans. Une passion transmise autant photo qu’équine. Elle me suit et m’accompagne, soutien sans faille et aide indispensable.

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