Le flash en séance photo équestre, valoriser le cheval
Place à un article qui va mettre en avant un élément que j’adore utiliser : le flash. Et oui réaliser une séance photo avec un cheval et un flash en extérieur c’est… dur ! En effet je suis un fan inconditionnel du flash. Certains aiment d’autres détestent. J’aime ce qu’il apporte : lumière maitrisée, effet, ombres, jeux de lumières la liste est longue. Mais utiliser le flash ne veut pas dire forcément studio. Et oui avec la démocratisation du matériel, l’accessibilité en termes de tarifs et la progression de la technologie le flash sort de l’intérieur du studio pour se promener à l’extérieur
Je vais vous apporter quelques clés. Voyez par là que je ne vais pas donner de cours magistral pour utiliser le flash. Je ne suis pas formateur. Mais je vais essayer de vous décrypter comment je travaille, qu’est ce que j’utilise pour réaliser des photographies équestres en extérieur avec un flash de studio.
Le Hache essesse c’est quoi ? HSS, flash et synchro haute vitesse
Je ne vais pas faire un cours magistral puisque mes articles n’ont pas pour but de remplacer les nombreux cours explicatifs disponibles sur la toile. Et je parle de véritables cours ou manuels adaptés comme le manuel : La photo dans tous ses états de Nath Sakura. Une référence à posséder absolument !
D’autres sont passés par là avant moi et disposent d’un savoir plus étendu, d’une capacité à expliquer à tous les principes du flash et d’une de ses options : le HSS (Synchronisation Haute Vitesse). Vulgairement et pour simplifier au maximum c’est la possibilité de dépasser la vitesse de synchro X de votre appareil avec un flash et vous permettre d’exposer correctement un sujet au flash dans des conditions lumineuses autre que le studio.
Si vous avez lu le manuel ou fouillé sur la toile pour comprendre vous aurez compris le principe. Je ne vais donc pas m’étendre dessus. Je ne suis pas un formateur et je ne souhaite pas le revendiquer par maque de culture. Je reste encore un apprenant en matière de photographie.
Quel matériel utiliser ?
Ah le matériel le sujet préféré des photographes. Pourtant ce n’est pas lui qui fera la photo. Certes il va aider. Dans notre cas de figure il est aussi indispensable. Je vous propose de découvrir les produits les plus accessibles en terme de budget. A vous de faire votre avis sur la question mais je ne propose que des produits que je sais utile et efficace. Forcément le budget n’est pas donné et pourtant sachez que ce sont des outils dit « bon marché ». J’ai volontairement omis de ne pas inclure des produits plus ciblés à une clientèle fortunée ou professionnelle.
Comme vous le constatez je recommande Godox. Pourquoi car j’en utilise et je suis capable de vous faire un retour correct. Du matériel idéal pour un amateur passionné ou un professionnel qui n’en a pas un usage intensif. Au delà de ces besoins il faut se tourner vers des marques plus fiables dans le temps, plus adaptées à un sage professionnel comme Elinchrom, Profoto ou encore Broncolor. Là on aura accès à du matériel de qualité professionnelle et durable, avec un SAV qualitatif et des pièces de rechanges. Chez les produits chinois c’est autre chose 😉
A associer au flash on pensera à choisir un déclencheur adapté à la marque de son appareil. Godox propose deux types de déclencheurs. Chaque marque d’appareil photo a son propre modèle :
Attention à bien choisir celui qui vous correspond !
Puis pour éclairer il faut aussi penser au modeleur. Je vous recommande rester simple et pratique pour favoriser la mobilité. Une octobox sera donc idéale : elle se plie et se range très facilement et son catch light (reflet de la boite dans les yeux du modèle) est assez sympa. Forcément plus la taille est grande plus vous éclairerez une zone large et plus la lumière sera douce. Et vu la taille de vos modèles privilégiez du large. Après, plus tard vous pourrez cibler des modeleurs qui correspondront à des besoins précis.
Comme pour le reste ça reste des box chinoises. C’est à dire que ça ne vaudra jamais une box Profoto en terme de qualité. Mais le budget est encore une fois mis en avant pour ne pas vous ruiner. Rappelons que cet article se veut juste informatif et destiné à un public de passionnés.
Extérieur et photos de chevaux au flash
Ce qui m’amène à rédiger ce ptit billet c’est que pas plus tard qu’hier j’ai dû faire face à un petit problème : la météo. Rares sont les fois où je me loupe question météo mais là en effet au vu du planning de ma cliente il fallait que je réalise cette séance. Bon la veille la météo annonce nuageux. Le lendemain, à priori sur place ça se dégageait, des zones de soleil apparaissaient ici et là.
Mais pas mal de nuages. Pas les nuages de pluie mais les bons gros nuages gris clair, gris foncé. Ceux qui ont du relief comme je les aime. Pas une laitance plate et sans volume mais bien tout le contraire. Seul inconvénient c’est que la lumière peut vite faire défaut et obliger à monter en iso pour compenser la chute de la vitesse. Et le rendu à mon sens qui aime les couleurs chatoyantes, devient vite plat et terne. L’idéal pour sortir le flash et réaliser des photos sympas et ajouter cette touche de pep’s qui manque dans cette grisaille.
Photographier un cheval au flash en extérieur : la vraie difficulté
Quand vous travaillez en intérieur c’est assez simple à caler. On règle ses lumières, on connait plus ou moins les fourchettes ouverture/vitesse et puissance du flash à utiliser une fois qu’on maitrise son matériel et la technique, même si on privilégiera le posemètre/flashmètre. Mais dehors c’est tout autre chose. Il faut tenir compte de la luminosité voire des écarts de lumières, de la zone dans laquelle vous êtes, du terrain, de la météo bref. Il y a pas mal de paramètres. Le premier c’est le vent. Et oui le pied et le modeleur en plein vent ça bouge et ça finit par tomber avec le flash.
Ouille une chute peut vite coûter très cher. Donc idéalement il faut avoir de l’aide ou recruter sur place le ou la pote du cavalier et hop : on le transforme en assistant du jour. Puis le placement : dehors c’est plus difficile de placer le cavalier et son cheval au contraire de l’intérieur où il va évoluer dans une zone définie et fixe.
Niveau matériel il faut passer sur des solutions autonomes car on ne pourra pas tirer 200 mètres de câbles électrique: un bon gros flash de 400-600j ne sera pas du luxe sachant que la fonction HSS (la technologie utilisée n’est pas la même chez toutes les marques) bouffe beaucoup beaucoup de puissance, et que pour contrer la lumière d’un soleil éclatant il va falloir beauoup de puissance. Oubliez le petit flash cobra qui va se révéler très vite limité même en multipliant les sources. Oui il existe des petites astuces pour compenser comme l’utilisation d’un filtre gris. Mais là encore une fois je vous renvoie au manuel La photo dans tous ses états de Nath Sakura
Setup d’éclairage, placement du cavalier et du cheval
Comme on est en extérieur et qu’on cherche à photographier un cheval, forcément ce dernier a tendance à bouger, à vouloir aller brouter, à réagir aux bruits extérieurs. Donc le placement devient vite très compliqué. Ne vous tracassez pas. C’est impossible de caler le flash parfaitement avec un cheval. Sauf à avoir un assistant parfaitement formé et capable de déplacer l’éclairage en fonction des mouvements ou encore d’avoir un cheval zen, posé et calme…
Mais dans le cas d’un hyper actif c’est très compliqué et vous allez passer votre temps à déplacer votre flash toutes les 30 secondes. Le plus important est de s’assurer que placement de l’éclairage est adapté pour que le visage du cavalier soit aussi bien exposé que le cheval sans avoir des ombres disgracieuses.
Si on a un assistant on peut même oser la girafe et mettre l’octo en douche mais il faut pour ça un équidé compréhensif. On s’assure de mettre un poil de distance entre le pied et le cheval pour la sécurité. On explique au cavalier la zone de placement pour s’assurer qu’il reste dans la bonne zone d’exposition et on n’hésite pas à replacer le cheval pour un positionnement le plus optimal. Bien entendu on surveille ses prises pour ne pas se louper.
Le taux de déchets sera forcément important : entre la lumière, les oreilles du cheval, le cavalier je vous assure c’est très compliqué de faire LA photo. Mais forcément on mixe une technique qui demande un minima de précision et de réflexion avec un sujet complexe.
Et encore une fois je ne le rappellerais jamais assez : on est très loin de la photo avec des humains. Un jour le cheval sera une vraie crème : posé, sage, tranquille, le lendemain vous aurez droit à un impatient, ne tenant pas en place. Celui qui ne comprend pas d’abord le fonctionnement de la lumière, les flashs et l’exposition en photo n’arrivera pas à grand chose si il ne maitrise pas aussi le cheval.
Jouer avec les réglages du boitier pour maitriser l’éclairage, utiliser un flashmètre
Comme je l’expliquais et je vais faire hurler les puristes : ici on ne bosse pas comme avec des humains au millimètre. On travaille avec des chevaux : ça bouge, c’est costaud et c’est imprévisible. Donc on limite les ennuis. On va donc caler la puissance de son flash et ensuite on va jouer avec les réglages de vitesse et d’ouverture. Quand je n’avais pas de posemètre/flashmètre je réalisais une photo sans flash en mode manuel de façon à avoir la photo la plus sombre possible.
De cette manière quand le flash est allumé je peux gérer mon exposition de façon plus confortable. J’ajoute donc ma lumière en augmentant ou en baissant la puissance, ou en jouant sur les valeurs iso voire l’ouverture. Mon ouverture reste suffisamment grande pour m’assurer d’avoir la profondeur de champs suffisante pour avoir le cheval et le cavalier net ou coller à mon intention photographique.
Mais ça c’était avant de disposer d’un flashmètre. Et oui cet appareil de mesure de la lumière est vite devenu un incontournable de mon sac photo. Je ne vais pas vous expliquer son fonctionnement puisque les ressources citées plus haut (La photo dans tous ses états de Nath Sakura) vous expliqueront bien mieux que moi l’utilité mais aussi la manière de vous en servir. Ce qu’il faut en retenir c’est qu’en fonction de la lumière ambiante je peux aisément exposer correctement mes sujets et régler de façon précise et efficace mes flashs et mon boitier.
Alors je dis précis jusqu’au moment où le cheval va bouger et changer de place. mais c’est déjà un indicateur intéressant que d’avoir cette base de réglage. Ensuite il faut bien entendu affiner les réglages pour que cette exposition reste correcte.
Et je m’adapte pour photographier les chevaux
Et ensuite avec ces valeurs moyennes je m’adapte et je suis le cheval. Je replace le flash de temps en temps quand ce n’est plus possible : le cheval est rendu trop loin, il se lasse, j’ai des doutes sur l’exposition etc. On reprend donc le placement, je fais deux trois essais, je mesure à nouveau encore et encore avec le flashmètre et c’est reparti. C’est vraiment difficile ne nous le cachons pas. Pas de confort, pas de calculs fiables qui assurent un éclairage parfait de façon systématique.
Celui qui me dit si c’est possible bosse avec un cheval posé, calme et verrouillé. Dans les trois quart de mes séances les chevaux bougent tout le temps ! Normal ! Et comme la séance doit rester un plaisir pour le cavalier je me vois mal lui expliquer comment tenir son cheval pour qu’il reste tranquille.
N’oublions pas non plus de prendre en compte le bien être du cheval. Il reste un animal particulier qu’on ne peut obliger à rester posé. Sauf cheval de spectacle habitué lui à ce genre de posture. Certains poilus sont des bombes à retardement. Ils sont toujours actifs une fois dehors et ne tiennent jamais en place. Je pourrais les comparer à des enfants hyper actifs.
Passionnant mais difficile que d’utiliser le flash en extérieur, encore plus avec des chevaux
Oui l’utilisation du flash en extérieur avec un cheval reste complexe. Passionnant car on découvre des possibilités de prises de vue très intéressantes en terme d’esthétique, des couleurs plus vives, un éclairage qu’on peut maîtriser en évitant ainsi les ombres disgracieuses du soleil. On peut créer une ambiance : nuit américaine, ambiance dramatique etc le tout dehors ! Bref des possibilités très vastes à explorer.
Mais il ne faut pas oublier que les règles traditionnelles de l’utilisation du flash doivent être bravées dans le cadre de la photographie équine. Et oui on ne peut pas travailler aussi précisément. Du moins pas systématiquement. Comme toujours la photo équestre, avec ou sans flash, requiert un sens permanent de l’adaptation : en fonction du cheval, du cavalier, de l’environnement. Et quand vous sortez le studio en extérieur c’est encore plus dur. Mais le résultat n’en vaut-il pas la peine quand on voit les jolies choses qu’on peut ressortir 😀