Les stagiaires et le photographe équestre

Rassurez-vous je vais faire assez court. Très souvent je reçois la question par mail : « prenez vous des stagiaires ? ». Que ce soit des stages de découvertes pour des élèves de troisième mais aussi des stages pour des élèves en formation en école de photographie. Les stagiaires et le photographe équestre malheureusement ce n’est pas toujours une chose facile à organiser.

Est-ce que j’accepte des stagiaires ?

La réponse est non. En effet avec deux activités pro au compteur je ne peux clairement pas accueillir dans des conditions décentes quelqu’un en stage. D’une parce que mon activité photo est aléatoire (cf mon article précèdent) et d’autres part car pour accueillir un stagiaire dans de bonnes conditions il faut créer un cadre bien défini avec des objectifs d’apprentissage. Oui accueillir un stagiaire pour lui faire servir le café et emballer des clichés très peu pour moi. Ma définition d’apprentissage et de transmission de savoir est bien trop importante pour accepter de reléguer quelqu’un à cette place.

Pourquoi je veux que les stagiaires viennent faire autre chose que le café ?

Si j’étais en mesure d’accueillir un stagiaire quel qu’il soit mon but premier sera, suivant le cas de figure, lui permettre accroître ses connaissances ou de lui ouvrir l’esprit sur la discipline, son avenir économique ou encore d’améliorer sa pratique. Forcément servir le café c’est pratique mais le stagiaire esclave très peu pour moi. Je suis le seul élément de mon entreprise et non THE photographe star.

Et encore même comme ça j’aurais du mal à le concevoir. Un stagiaire ce n’est pas un fichu esclave ni un joli vase à déposer dans votre entrée. Non il n’est pas là pour se taper toute la merde. Il est là dans un objectif d’apprentissage et de revenir au sein de son école avec des vraies notions et une nouvelle approche bien plus concrète que la théorie de l’école en tout et pour tout.

Pourquoi ne puis-je pas dégager du temps par ci par là ?

Parce qu’un stage ce sont des dates fixes et une durée trop importante. Même quelques jours. En clair il faudrait que je dispose de vacances ou de suffisamment de séances sur quelques temps afin de l’occuper. Ce qui est juste impossible. Ma charge de travail comme je l’ai expliqué reste trop aléatoire pour permettre de recevoir et occuper une personne à temps plein. Et pourtant ce n’est pas faute d’envie ou de manque d’expérience dans la transmission de savoir et de connaissances.

Pourquoi les photographes ne prennent pas de stagiaire

Pour les animaliers, équestre et autres je pense que c’est plus ou moins le même combat. Hormis quelques rares professionnels disposant d’un carnet de commande vraiment costaud ou des journalistes ce sera complexe. Pour les autres disciplines je ne peux m’avancer. Pour beaucoup je pense que c’est avant tout l’envie qui manque. L’envie de transmettre un savoir n’est pas forcément acquis à chacun. Certains voient donc dans le stagiaire une corvée ou un esclave corvéable à merci soyons francs. Je n’ai pas dit tout le monde hein ! Mais une petite partie j’en mettrais ma main à couper. D’autres n’auront pas le temps physique etc.

Des conseils aux stagiaires ?

Ne rien lâcher, fouiller, s’obstiner, chercher. Je sais c’est difficile. Si j’avais une activité plus remplie j’aurais déjà accepté du monde. Certes mes critères d’acceptation auraient inclus une forte motivation obligatoire. Car transmettre c’est bien mais encore faut-il un élève réceptif et dynamique. Pour continuer je ne saurais vous conseiller de vous diriger d’abord vers des photographes ayant une boutique physique, une activité grand public. Les photographes équestres et animalier (et qui ne font que ça) seront plus difficiles à trouver du fait de leur rareté, de la période d’activité et de leur charge de travail.

N’oubliez pas : devenir photographe professionnel fait rêver mais la réalité est autre que celle que vous imaginez. Non on ne passe pas les trois quart de nos journées à faire de la photo. Bien au contraire… Donc réfléchissez bien avant dans le choix de votre orientation scolaire. Une passion qui devient métier ce n’est pas toujours accessible ni une bonne décision. Chaque choix doit se mesurer pour éviter un possible échec.

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