« Je veux devenir photographe équestre professionnel , vous pouvez me conseiller. Je suis passionné(e) d’images et je voudrais en faire mon métier. » C’est la phrase type que reçois de manière plus ou moins régulière. Je vais essayer d’apporter un début de réponse pour vous aider et vous donner des clés. Si vous cherchez des articles ou tout du moins des réflexions plus profondes et surtout mieux documentées je ne saurais vous diriger vers la chaine « Youtube » nommée « F1.4, à plein ouverture » crée et animée par Sébastien Roignant.

Il a, à mes yeux, une analyse assez pertinente sur le sujet. Sujet abordé dans certaines de ses vidéos et qui pourra vous apporter quelques lumières sur le sujet. Pour ma part je livre ici ma vision des choses. A chacun de partager ou non cette vision. J’ai dit vision pas cours magistral. Mes idées ne seront pas forcément partagés par tous voir largement critiquables.

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Vous avez fait comment pour devenir photographe équestre professionnel ?

Je ne suis pas un exemple à suivre puisque je suis un ovni dans ce monde pro. Je suis pro mais j’ai une activité autre pour des raisons qui me concerne. Je fais un choix dans les prestations que je veux faire mais je me ferme à d’autres bref ne me prenez pas comme exemple ! En plus je suis autodidacte, je n’ai pas suivi de cursus scolaire dans la photo et pour couronner le tout je ne fais ni mariage ni portrait (raaaa si des fois ça m’arrive) mais je fais des animaux et des chevaux. Bref l’archétype même de la non référence en la matière.

Comment devenir photographe équestre professionnel ?

Il faut d’abord savoir que contrairement à des professions accessibles uniquement par qualification obligatoire pour accéder à la création d’entreprise : garagiste, coiffeur etc., le photographe ne requiert pas de diplômes pour s’installer. Bien ou mal je laisse ce débat à d’autres puisque moi-même je n’ai pas suivi de cursus photo ou artistique qui m’a amené là où je suis. Après que ça rende le métier trop accessible c’est sujet à polémique et échanges houleux que je laisse à d’autre bien pensant.

Des pseudos formations…

Il existe de nombreuses formations à la photographie en cursus scolaire, mais aussi adulte. On peut se former à tout âge. Il faut juste savoir qu’à un certain moment le nerf de la guerre sera l’argent. Se former oui mais cela a un coût.

Il faudra faire le tri des possibilités offertes et fuir l’offre à distance de soi-disant formations pseudo qualifiantes vendues à prix d’or. Je ne parle pas des formations pour passionnés mais bien des formations pour adultes, à distance, vendues à prix d’or par des boites fourre-tout. Genre celles qui font de la pub dans le magazine tv et qui vous promettent de vous transformer en artiste mondial en 20 leçons. Laissez-moi rire c’est du foutage de gueule ces formations.

Attention aussi aux formations en ligne sur le web. Il en existe des paquets. Tout le monde veut se proclamer formateur mais pour se définir tel quel il faut en avoir les capacités. Les « devenez photographe en 3h » et j’en passe par exemple. Réussir à trouver des formations qualitatives est primordial. Pour devenir pro oubliez les formations en ligne avec les bases courantes et autres joyeusetés.

Ces formations sont idéales pour apprendre à se servir de votre réflex et faire vos premiers pas dans le monde de la photographie mais pas pour basculer du statut « j’aime faire des photos » à « je veux devenir photographe pro ». La démarche est vraiment importante pour créer son entreprise.

Aux écoles de photographies

La photographie ne s’apprend pas que dans un livre ou sur Youtube mais avant tout et aussi par de la pratique, de l’exercice, par la culture visuelle et les grands photographes passés et présent. Pour les plus motivés et qui auront choisi au plus tôt de se diriger vers le domaine photographique il existe des écoles fort renommées en la matière.

On citera en vrac : l’école d’Arles, Louis Lumière, ou encore les Gobelins etc. Chaque école a son propre domaine d’orientation mais ces dernières font partie des plus prestigieuses. L’accès sera donc complexe tant au niveau du dossier que des moyens de financements. Ce sont des écoles réputées et recherchées. Donc forcément il y aura nécessité de travail et d’être capable de produire déjà un portfolio de qualité.

Après il existe les cursus classiques, plus généralistes avant le bac (CAP/BP) voire post bac (BTS, Licence etc.). Mais lister les formations alors que les choses évoluent en permanence serait afficher une information bien trop vite obsolète. A vous de faire vos recherches et de trouver le ou les cursus qui pourraient coller dans votre région ou ailleurs.

Workshop

Question formation il existe aussi une méthode efficace : les workshops. Ces ateliers animés par des photographes professionnels sont souvent très intéressant et thématisés : portrait, studio, packshot etc. Là aussi attention à choisir vos formations ! Tout le monde ne peut pas ‘improviser formateur. Etudiez le travail du photographe avant de vous inscrire et choisissez un de qualité et adapté à votre niveau.

Même si ça coûte plus cher que Dédé le photographe qui organise le workshop pour apprendre à photographier Laurette en maillot de bain à la piscine de Saint Pallu les Ouille. Etudiez les portfolios ! Choisissez des Workshops de professionnels expérimentés et qui vont améliorer votre pratique.

Ces Workshops sont en plus une bonne manière d’évoluer continuellement au cours de votre carrière pro. Bien entendu même en tant que passionné ces ateliers sont tout aussi utiles et pertinents. Le but n’est pas de s’adresser forcément à des pros ou futurs pros mais de venir faire évoluer son travail et sa technique.

L’école du self made

Oui il existe aussi l’école de l’autodidacte. Celle où l’on va apprendre par soi-même. A mon sens et avec un peu de recul je dirais que c’est la plus difficile. On travaille souvent seul, le nez dans les ouvrages, le nez dans son travail mais avec assez peu de recul sur ce que l’on produit. Le problème est que très souvent on se satisfait de son travail. On se contente des admirations de ses connaissances et amis qui trouvent le produit réalisé splendide alors que soumis à un avis pointu : ça ne vaut pas un clou ! Oui pas un clou mais ça se corrige et on peut travailler pour corriger.

Normal me direz-vous c’est la progression logique de tout photographe qui débute. On teste, on essaie, on avance. Mais sans référence ni suivi on va vite se cantonner à ce niveau médiocre durant un certain temps. Un avis professionnel, ou du moins s’entourer de personnes compétentes en la matière permet non seulement de s’améliorer, se former mais aussi de progresser et faire progresser son travail personnel.

La photo c’est certes de la créativité mais aussi de la technique et de la théorie. C’est comme le triangle d’exposition chaque élément est dépendant de l’autre. Pour un amateur c’est loin d’être problématique mais pour un futur pro il y a un souci. Pour un futur pro il faut pouvoir se dire : est-ce que j’ai les bagages suffisant pour proposer une prestation de qualité professionnelle, d’un niveau d’exigence suffisant pour ma clientèle.

La lenteur de l’apprentissage

La difficulté de l’autodidacte c’est aussi la lenteur d’apprentissage. Étant donné que personne ne nous aide, on apprend à progresser seul. On avance à petit pas et quand on a mal agit il faut du temps pour corriger nos erreurs. Il faut aussi une volonté de fer pour progresser et se fixer des objectifs. Savoir s’imprégner de culture photographique est indispensable pour faire évoluer son travail et s’en inspirer.

Pour ma par difficile de me cultiver car la photographie équestre est un domaine assez peu traité hormis en peinture. Mais en regardant le travail d’autres photographes dans le monde je peux me fixer des objectifs.

Certes frustrant car atteindre seul un certain niveau d’exigence est vite décourageant car on cherche beaucoup et longtemps pour acquérir de nouvelles techniques. Mais avec le temps on arrive à se tirer vers le haut pour atteindre une qualité. Le plus important est de ne pas s’en satisfaire de trop pour continuer à avancer encore.

Devenir photographe professionnel équestre : la réalité du métier et de la vie

Passer de passionné amateur d’images à professionnel en exercice il y a un fossé monumental. Beaucoup me demandent comment faire, j’en vois aussi beaucoup qui se lancent grâce aux facilités offertes par la micro entreprise. Comme je vois aussi beaucoup d’amateurs proposer des prestations tarifées sans impunités ni conscience des risques et sans siret…

Se lancer dans la vie active comme photographe pro demande avant tout d’étudier les choses : concurrence, créneau (mariage, portrait, scolaire), localisation, création de grille tarifaire (comment ne pas sous-estimer la valeur de son travail), trouver un local, trouver et fidéliser une clientèle, communiquer sur son activité. Et oui on ne décide pas de se lancer pouf comme ça !

Les finances

Se lancer comme pro demande aussi d’étudier le côté financier. Une entreprise à créer coûte de l’argent même en micro entreprise. Il faut s’inscrire, payer des charges ici et là, avoir une assurance adaptée, un compte bancaire, manger de la paperasse. Le matériel est à prendre en compte : non je ne parle pas d’acheter du matériel ultra pro dès le départ (inutile sauf cas particulier) mais de dépenser intelligemment : comme du backup : un boitier de secours, un objectif de secours, des cartes mémoires de sauvegarde.

Et oui être pro c’est aussi s’assurer que le travail des clients sera bien sauvé et conservé et qu’en cas de panne ou de casse sur un mariage par exemple on a dans la voiture de quoi dépanner. On parle aussi de licences logicielles pour travailler ses photos, un éventuel abonnement pour avoir des galeries en ligne une licence représente une somme annuelle considérable.

Et question communication vous y pensez aussi ? Les affiches et flyers, cartes de visite, site web de qualité c’est un coût ! Pas forcément exorbitant mais si vous additionnez tout l’ensemble vous allez vite voir que oui créer a un coût. Le matériel informatique sera à prévoir avec obligation de prévoir du matériel de stockage et de sauvegarde : NAS, abonnement Cloud adapté à un usage professionnel… Waw aviez vous calculé tout ça ?

Devenir photographe professionnel équestre : les premières années

Le début semble tellement simple mais après avoir gagné ses premiers euros il va falloir penser à faire votre calcul de rentabilité. Une fois payé les impôts, les charges, les taxes, les assurances, l’amortissement du matériel et autres frais que reste-t-il ? Suis-je rentable ou est-ce que je dépense plus que je ne gagne ? Est-ce que mon entreprise est viable ? Souvent on se base sur trois années avant de savoir si son entreprise est rentable ou non. Mais il est bon d’anticiper et de surveiller. On prévoit en amont et on fait un prévisionnel avant même de créer l’entreprise. De cette manière on est capable de voir comment va évoluer l’entreprise.

Bref et les chevaux dans tout ça ?

J’en ai déjà parlé dans un précédent article, la photographie équestre est loin d’être le créneau le plus rentable de la profession. Je ne dis pas qu’on ne peut pas en vivre c’est juste que c’est un domaine plus difficile suivant sa région, et l’activité hippique du secteur, la concurrence etc. Comme je vous le disais se lancer dans l’aventure professionnelle demande une réflexion profonde. J’ai mis quelques années avant de franchir le pas et ce fut complexe et difficile.

Mais comme je l’ai dit mon aventure ne ressemble pas aux autres et je ne suis pas un modèle de référence. Avant de vous lancer : étudiez, calculez. Avant de choisir de devenir pro en équestre étudiez la viabilité de l’activité photographie tout court. C’est ensuite que vous pourrez vous spécialiser. Vous aurez défini le type d’entreprise, votre lieu d’installation, calculer vos investissements, localiser votre clientèle et commencer à la démarcher.

Vous vous rendrez peut être compte que conserver une passion vaut mieux que de la transformer en activité. Travailler sur ses retouches par plaisir et travailler par nécessité n’est pas la même chose. Devoir enchainer les journées de 10-12h (et encore…), travailler les week-ends, les nuits etc. Etre chef d’entreprise demande un travail considérable pour pouvoir en vivre décemment. <

Pour conclure

Je vous dirais juste : soyez sûr mais vous ne le serez jamais ! A un moment donné il faudra sauter le pas et se lancer. On est jamais rassuré ou sûr que ce choix sera bon mais à un moment donné il faut oser. On a le droit de rater mais on a aussi le droit de réussir. Je vous souhaite de vivre une aventure passionnante et enrichissante. Et si vous ratez sachez que l’échec n’est point une fatalité ! Si vous réussissez sachez remercier ceux qui vous auront aidé à avancer et à atteindre vos objectifs. Possible que vous ne vous remercierez que vous-même.

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